La commune d’Althen des Paluds a été officialisée le 5 juin 1845 à la suite d’une ordonnance royale du 4 juin. A l’origine, il s’agissait d’un hameau compris dans le périmètre de la commune de Monteux, nommé “Les Paluds” (les marais) du fait du caractère longtemps marécageux de ce territoire assaini au 16e siècle.

Althen des Paluds est de ce fait une des plus récente commune du Vaucluse.

Jean Althen favorisa la culture de la garance. Plante qui fut cultivée du milieu du 19e siècle jusqu’au début du 20e pour sa racine avec laquelle on fabriquait les teintures rouges (couleurs des uniformes des soldats de la guerre de 1914). En souvenir de cet homme, son nom fut donné au village. De ce fait, Althen des Paluds entretient des liens étroits avec la communauté Arménienne.

Les Althénois célèbres
Jean Althen (Hovhannès Althounian)

Jean Althen, de son vrai nom Hovhannès Althounian, serait né entre 1704 et 1712 (selon les sources historiques). Son lieu de naissance n’est pas très précis non plus. Pour sûr, il est originaire de la région du Caucase (Arménie – Perse). Son père, gouverneur de province de Perse, était ambassadeur auprès de l’empereur germanique Joseph Ier . Il fut massacré par les Turcs au cours d’une Révolution.

Jean Althen a échappé au massacre et fut vendu comme esclave à un marchand. Il travailla dans les plantations de garance et de coton en Asie Mineure. Après de longues années, il réussit à s’évader et gagna Smyrne où il embarqua pour la France, aidé par le consul de France qui avait déjà mesuré l’intérêt de ses connaissances sur la culture du coton et de la garance.

Démarqué à Marseille en 1736, l’histoire raconte que Jean Althen aurait caché des graines de Garance dans une cavité de son bâton de route !

Notre Arménien a ensuite eu la chance d’être présenté au Roi Louis XV, à la cour de Versailles dont il reçu une médaille, une pension de 300 livres et la protection royale pour l’encourager à cultiver la garance en France.Il eut d’abord l’ambition d’implanter le coton en France. Mais à Castres ou à Montpellier, les essais ne donnèrent malheureusement aucun résultat. Le climat ne convenait pas et il dût se résigner à abandonner ce projet (1753).Découragé, Jean Althen revient à Marseille et se consacra à la culture de la garance. Mais là, ce fut la terre qui ne fut pas assez fertile.La troisième fut la bonne ! Lorsque Jean Althen jeta son dévolu sur les plaines fertiles du Comtat, celles-ci furent favorables à cette culture.

Plante tinctoriale, les racines de la garance peuvent servir à préparer des colorants et des teintures et c’est en 1763 que Jean Althen présenta ses essais sur ces vertus de la garance pour teindre les tissus en rouge. Il démontra l’avantage d’une culture locale sur une importation étrangère et de ce fait, il proposa l’établissement d’un moulin, propriété exclusive de la ville d’Avignon afin de réduire les racines de garance en poudre et ainsi de l’utiliser comme teinture. Le Conseil de la ville d’Avignon lui accorda le privilège exclusif de la culture de la garance pendant 10 ans à condition de faire dans un an une plantation assez considérable.

Jean Althen acquit, de fait, la confiance du marquis de Caumont (Joseph François Xavier de Seytres de Perussis) qui lui confia l’exploitation d’une de ces terres afin d’effectuer de nouveaux essais. Il s’appliqua avec passion à développer l’établissement de garancières qui, dès 1772, alimentaient diverses fabriques dont celle des indiennes d’Orange.

Malheureusement, ces garancières manquaient encore de débouchés et Jean Althen s’éteint en novembre 1774 à Caumont sans avoir pu, malheureusement, constater l’extraordinaire prospérité que la culture de la garance procura à cette région vers la fin des années 1790 et pendant plus d’un siècle, dès son introduction dans les Paluds (ancien quartier de Monteux qui devint en Althen des Paluds en 1845).

André de Richaud (écrivain)

Né en 1907 à Perpignan, cet écrivain-poète avait des racines althénoises. Son premier roman, La Douleur (1930, autobiographie), a d’ailleurs pour cadre la maison de ses grands-parents maternels, située sur l’actuelle rue André de Richaud, où il était venu dans sa prime enfance avec sa mère. L’ouvrage provoque quelques scandales mais obtient comme les suivants un beau succès.
Il décéda le 29 septembre 1968 et fut inhumé aux côtés de sa mère au cimetière d’Althen des Paluds.

Aujourd’hui, l’école maternelle d’Althen porte son nom ainsi qu’une rue de la commune.